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Meissa Babou, économiste et professeur à l’UCAD :« L’Etat devrait casquer plus de 200 milliards F Cfa pour réparer les dégâts collatéraux »

Toute l’activité économique est paralysée depuis le jeudi 1e juin, suite à l’annonce du verdict du procès opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko à la masseuse de Sweet Beauté Adji Sarr. A causes des violents affrontements qui ont secoué le pays particulièrement la capitale, les commerces, les banques et les transferts d’argent sont tous à l’arrêt.

Interpellé sur cette question par la rédaction de Sud Quotidien, le professeur Meissa Babou, économiste, est d’avis que cette situation peut engendrer des pertes économiques énormes pour le Sénégal. Qui plus est, « L’Etat devrait casquer plus de 200 milliards F Cfa pour réparer les dégâts collatéraux »

« L’économie est frileuse. N’importe quel bruit peut l’arrêter. Cet arrêt d’activités a très souvent comme conséquence un manque à gagner énorme notamment la flambée des prix, la construction de réserves et beaucoup de pertes en termes de productions intérieures ».

Ces propos sont de Meissa Babou, économiste et professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Il a été interrogé sur la situation de tension qui sévit actuellement au Sénégal entrainant ainsi un ralentissement des activités économiques dans presque tous les secteurs.

Selon lui, au-delà de tout ça, il y a cette peur qui anime les mastodontes et du coup aujourd’hui le secteur du tourisme est complétement affecté par ce climat de tension.

« On parle de plus de 5 milliards par jour de pertes sur l’internet. Les transferts d’argent aussi sont à l’arrêt. Mais il y a une mobilisation de fonds extrêmement importante vers l’étranger. Parce que les gens vont garder leur argent ailleurs sans compter ceux qui devaient venir investir au Sénégal et qui, en regardant le sort réservé à Auchan et à Total, auront peur. Ces entreprises peuvent même fermer avec plus de 3 mille personnes qui iront en chômage. Donc tout cela montre que nous avons aujourd’hui une économie à terre qui peut nous faire perdre beaucoup de point en termes Pib et en croissance », se désole-t-il.

Meissa Babou relève qu’il y a également un risque de manque à gagner énorme qui peut affecter le Trésor public.

« Nous sommes un pays de fiscalité. Et quand l’économie tourne, la fiscalité tourne. Quand l’économie ne tourne pas, la fiscalité s’arrête. Quand on voit les saccages à l’université et dans la rue, les destructions d’entités publiques et parapubliques et que l’Etat devrait casquer plus de 200 milliards Fcfa pour réparer les dégâts collatéraux, on peut avoir peur sur les finances publiques à l’avenir. Cela peut intéresser les cabinets qui pourront revoir à la baisse la note du Sénégal », prévient-il.

Sud Quotidien

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