A la UneAfriqueAfriqueFinancementFinancesFMIGouvernanceInternationale

Madagascar : le Conseil d’administration du FMI autorise un décaissement de 32,7 millions de dollars

Le Conseil d’administration du FMI achève la quatrième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur de la République de Madagascar. Selon les conclusions, la performance du programme reste mitigée avec un dépassement de l’objectif de déficit de 2022 mais des progrès sur le programme de réformes structurelles. Le FMI recommande de redresser la JIRAMA et améliorer la transparence de ses opérations et du soutien financier du gouvernement est une priorité.

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé hier la quatrième revue du programme économique de Madagascar dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). L’achèvement de la revue permet le décaissement de 24,44 millions de DTS (environ 32,7 millions de dollars) pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire, portant le total des décaissements au titre de l’accord à 171,08 millions de DTS (environ 228,7 millions de dollars).

En achevant la revue, le Conseil d’administration a approuvé des dérogations pour non-respect de deux critères de réalisation à fin décembre 2022 : (i) le plancher du solde primaire intérieur n’a pas été atteint en raison principalement du non-paiement en 2022 des taxes douanières pétrolières par les distributeurs de pétrole ; et (ii) le plancher des avoirs extérieurs nets (AEN) de la banque centrale a été manqué de peu dans un contexte de dépréciation rapide du taux de change qui s’est arrêtée depuis. Les dérogations pour non-respect ont été approuvées sur la base des mesures correctives prises par les autorités et de la nature mineure de la violation de la NFA, respectivement.

La croissance de Madagascar a ralenti et l’inflation reste élevée. La croissance devrait se stabiliser à 4,0 % et l’inflation annuelle moyenne dépasser 10 % en 2023. Le ralentissement de la croissance et les pertes de la JIRAMA pèsent sur le solde budgétaire. Le ralentissement des exportations de vanille a affecté les entrées de devises, exerçant une pression sur le taux de change.

Les risques pesant sur les perspectives sont orientés à la baisse à l’approche des élections de novembre et dans un contexte d’incertitude mondiale accrue. Madagascar reste également très vulnérable aux événements climatiques extrêmes.

Suite à la discussion du Conseil exécutif, Mme Antoinette Sayeh, Directrice générale adjointe et Présidente par intérim a fait la déclaration suivante :

Madagascar continue de faire face à un environnement difficile, avec de multiples chocs climatiques, une croissance plus lente et de fortes pressions inflationnistes, qui pèsent sur les segments les plus vulnérables de la population. Les autorités ont fait des progrès dans l’avancement des réformes structurelles, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer l’exécution et la gouvernance budgétaires, mieux contrôler l’inflation et renforcer les politiques de résilience climatique.

La mobilisation des recettes intérieures, notamment par la mise en œuvre de réformes de l’administration fiscale et la réduction des dépenses fiscales coûteuses, ainsi que des mesures de maîtrise des dépenses, sera essentielle pour atteindre les objectifs budgétaires du programme.

Les autorités ont réglé les responsabilités croisées avec les distributeurs pétroliers et la reprise du paiement des taxes douanières pétrolières devrait contribuer à améliorer le solde budgétaire en 2023. À l’avenir, la mise en place d’un mécanisme automatique de tarification des carburants au début de 2024 et la réforme de la JIRAMA devraient contribuer à atténuer les risques budgétaires. et créer un espace indispensable pour les dépenses sociales et de développement.

Les autorités devraient accélérer les réformes des finances publiques et de la gestion de la dette. Il est important de rationaliser davantage le processus d’exécution budgétaire, de respecter l’annualité budgétaire et d’améliorer la gestion de la trésorerie pour éviter l’accumulation d’arriérés. Le renforcement de l’efficacité du cadre de lutte contre la corruption est crucial pour améliorer la responsabilité.

Une politique monétaire axée sur les données est nécessaire dans un contexte de pressions inflationnistes persistantes. La transition réussie vers un cadre de ciblage des taux d’intérêt nécessite d’améliorer le fonctionnement et la transparence du marché de la dette publique, de renforcer la communication de la banque centrale et de réaffirmer son indépendance.

Les autorités devraient poursuivre leur forte dynamique de réforme. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les cadres de LBC/FT et de lutte contre la corruption et mettre en œuvre des réformes du secteur financier conformément aux normes internationales.

Une approche à plusieurs niveaux est nécessaire pour améliorer la résilience aux chocs climatiques et lutter contre l’insécurité alimentaire, notamment par l’opérationnalisation d’un système de réserves alimentaires et la réhabilitation des infrastructures routières.

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus