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La croissance économique du Sénégal freinée par le Covid-19 à moins de 3%

La croissance économique du Sénégal, soutenue sur plusieurs années, est brutalement freinée et passera de 6,8% à moins de 3%, a déclaré vendredi soir le président Macky dans son discours à la nation à la veille du 60eme anniversaire de l’indépendance du pays.

Il a annoncé à cette occasion un ensemble de mesures contenues dans un Programme de résilience économique et sociale en faveur des citoyens, au Sénégal et de la diaspora, qui « souffrent de l’impact de la crise du COVID-19 ».

Le budget sera réorganisé par des coupes sur les dépenses de fonctionnement et d’investissements reportés; ce qui correspond à une économie de 159 milliards de francs CFA tandis que le gouvernement sécurisera 178 milliards pour couvrir partiellement des pertes de recettes budgétaires induites par la crise.

Il s’agira notamment, dans ces mesures en quatre axes, « de renforcer notre système de santé et soutenir nos ménages, notre diaspora, nos entreprises et leurs salariés, a dit le président Sall.
Ainsi le secteur de la santé bénéficiera d’un soutien à hauteur de 64,4 milliards, pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le COVID-19.

Dans le cadre du renforcement de la résilience sociale des populations, l’Etat s’est engagé à prendre en charge les dépenses suivantes :
– 15,5 milliards, pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; soit environ 975 522 ménages.
– 3 milliards, pour la prise en charge des factures d’eau de 670 000 ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre.

– 69 milliards, au lieu des 50 initialement prévus, pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles et 12,5 milliards, pour aider la diaspora.

L’Etat sauvegardera également la stabilité macroéconomique et financière pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois à travers un programme d’injection de liquidités assorti de mesures fiscales et douanières. C’est ainsi que 302 milliards seront consacrés au paiement dus aux fournisseurs de l’Etat.

Dans son discours, le président Sall a aussi annoncé qu’”une enveloppe de 100 milliards CFA sera spécifiquement dédiée à l’appui direct des secteurs de l’économie les plus durement touchés par la crise, notamment les transports, l’hôtellerie mais également l’agriculture. De même, en rapport avec le secteur financier, l’Etat mettra en place un mécanisme de financement à hauteur de 200 milliards, accessible aux entreprises affectées, selon une procédure allégée ».

En faveur des entreprises, “l’Etat procèdera au remboursement des crédits de TVA dans des délais raccourcis pour remettre de la trésorerie aux entreprises. Des remises et suspensions d’impôts seront accordées aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période”, a encore dit le président Sall.

Par ailleurs, “les Petites et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 100 millions de francs CFA, et les entreprises évoluant dans les secteurs les plus impactés par la pandémie, notamment le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, le transport, l’éducation, la culture et la presse, bénéficieront d’un différé de paiement des impôts et taxes jusqu’au 15 juillet 2020”.

Toujours dans le domaine du soutien à l’investissement, Macky Sall a accordé “une prolongation du délai général de paiement de la TVA suspendue recouvrée par la douane et les services fiscaux de 12 à 24 mois”. Il a fait remarquer que cette mesure signifie un report de paiement de 15 milliards sur l’année 2020 et dans la même foulée “il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019, due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards.

Contre l’engagement à maintenir les salaires de leurs employés ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique, l’Etat procèdera à la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière des entreprises les plus affectées par le COVID-19.

De même, les entreprises et personnes physiques qui soutiennent le FORCE COVID-19 sous forme de dons versés au compte ouvert au Trésor public, pourront déduire ces dons de leur futur résultat fiscal, a encore fait remarquer le chef de l’Etat sénégalais.

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