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Habitat : Des locataires veulent “un meilleur encadrement du loyer” à Dakar

Le nouveau dispositif national de régulation et de contrôle des loyers promis par le chef de l’Etat d’ici décembre est très attendu par les locataires qui espèrent ‘’un meilleur encadrement du loyer dans la capitale’’.

Le chef de l’Etat a insisté, mercredi dernier en Conseil des ministres, sur ‘’l’urgence de finaliser, d’ici fin décembre 2021, l’entrée en vigueur du nouveau dispositif national de régulation et de contrôle des loyers’’.

La ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta, avait déjà annoncé mardi qu’elle allait proposer la mise en place d’un Observatoire dédié aux questions du loyer compte tenu de la complexité de la question et de son importance.

’’Nous allons proposer au président de la République la mise en place très rapidement de l’observatoire du loyer au Sénégal’’, a-t-elle dit au terme d’une réunion tenue mardi avec l’ensemble des acteurs du secteur dans la salle de conférence de son département à la sphère ministérielle Habib Thiam de Diamniadio.

En dépit de l’adoption et de la promulgation en 2014 d’une loi sur la baisse des loyers, les locataires et les associations de consommateurs se plaignent souvent d’une hausse régulière des loyers.

Pour favoriser l’accès de toutes les catégories sociales à l’habitat, le gouvernement sénégalais a aussi mis en place un programme de logements sociaux dit des “100.000 logements”.

Le nouveau dispositif national de régulation et de contrôle des loyers promis par le chef de l’Etat d’ici décembre est ‘’une excellente nouvelle’’, selon Emmanuel Zinsou, un Béninois qui travaille dans la capitale sénégalaise.

’’Le président de la République a bien fait de venir en aide aux locataires. En tant qu’étranger je trouve le prix du loyer démesuré à Dakar’’, dit-il.

Pour El Hadji Diouf, vendeur de téléphones portables et d’appareils électroniques à la rue 67de Gueule Tapée, ‘’l’Etat doit tout faire pour trouver un accord avec les bailleurs pour diminuer le prix du loyer à Dakar’’.

’’Le loyer est extrêmement cher. Nous sommes fatigués’’, fulmine Diouf qui déclare habiter le quartier de Ouakam où il paye 150.000 francs CFA juste pour ‘’un studio’’ constitué d’une chambre et d’un salon.

Il doit aussi payer son magasin à la rue 67 de la Gueule Tapée 75.000 francs CFA par mois.

El Hadji Diouf fustige aussi l’attitude des courtiers, ces intermédiaires entre locataires et bailleurs, qui, selon lui, ‘’ont aggravé les problèmes’’ dans le secteur. Ils pointent également du doigt certaines pratiques des agences.

’’Les courtiers vous demandent maintenant 4 mois d’avance pour avoir une chambre. Et en plus les agences, ils préfèrent louer à des étrangers qui sont dans le besoin et qui n’ont pas le choix. C’est irrationnel’’, s’est-il-désolé.

Assise sur une natte à même le sol, les yeux rivés sur son ordinateur, Ilias est une étudiante Comorienne à l’université Cheikh Antar Diop de Dakar. L’étudiante en Master 2 Biologie loue avec ses amies une chambre près de la Cité Claudel.

’’Nous payons 65.000 francs CFA pour cette chambre sans toilettes internes. Venez constater par vous-mêmes l’état de la chambre. Tout est vétuste et c’est trop cher. Mais, c’est à prendre ou à laisser’’, dit Ilias.

Selon elle, l’État doit réguler le secteur et faire en sorte que le coût de location d’une chambre comme la sienne ’’ne dépasse 50.000 francs CFA’’.

Cheikh Guèye, tailleur et locataire d’un atelier de couture au quartier Fasse Delorme estime que ’’les bailleurs et les agences immobilières font de la surenchère aux locataires’’.

’’Les propriétaires immobiliers n’ont aucune pitié et aucun humanisme, parfois ils vous mettent à la porte dans l’espace de six mois pour loger d’autres qui paient plus que vous. C’est une triste réalité’’, déplore-t-il.

Pour lui, ’’l’Etat doit vraiment siffler la fin de la recréation’’ dans le secteur de la location où règne ’’trop d’anarchie’’.

(APS)

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