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Crise au Sahel : Besoin d’aide humanitaire et de protection : 29 millions de personnes en danger

Encore un record! 29 millions de personnes vivant au Sahel ont besoin d’aide humanitaire et de protection cette année, contre 24 millions l’an dernier. Soit 5 millions de personnes de plus qu’en 2020. Les agences d’aide des Nations Unies et les organisations non gouvernementales ont exprimé avant-hier, mardi 27 avril, à Dakar, leur inquiétude face à cette aggravation rapide de la crise affectant ces populations dénombrées dans six (6) pays : le Burkina Faso, le Nord du Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger et le Nord-est du Nigeria.

29 millions! C’est «le nombre de Sahéliens qui ont besoin d’aide humanitaire et de protection» en 2021. Un nouveau record! «Soit cinq (5) millions de personnes de plus que l’année dernière», recensées à travers six (6) pays : le Burkina Faso, le Nord du Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger et le Nord-est du Nigeria. «Les agences d’aide des Nations Unies (ONU) et les organisations non gouvernementales ont exprimé aujourd’hui (hier mardi) leur inquiétude face à cette aggravation rapide de la crise», informe un communiqué de Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires de l’ONU parvenu à notre Rédaction.

UNE GÉNÉRATION ENTIÈRE D’ENFANTS EN DANGER

Selon Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF, «Alors que la crise sahélienne se prolonge dans le temps, une génération entière d’enfants est en danger. Avec des incidents de sécurité qui continuent de monter en flèche, l’impact sur les enfants est dévastateur. Le nombre d’attaques violentes a été multiplié par huit dans le Sahel central et par trois dans le bassin du lac Tchad. La violence et l’insécurité perturbent gravement les services sociaux de base : près de 5 000 écoles sont fermées ou non opérationnelles, compromettant l’avenir de centaines de milliers d’enfants, et 1,6 million d’enfants risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère. Pour répondre aux besoins immédiats de la population tout en posant les bases d’un développement durable, nous devons changer de paradigme et agir de concert avec les gouvernements et les populations du Sahel». Et la source de noter que les besoins croissants au Sahel sont exacerbés par un espace humanitaire toujours plus réduit, ce qui entraîne l’ensemble de la réponse dans une spirale négative. «L’insécurité croissante et le manque de distinction entre les réponses militaires et humanitaires représentent un réel danger pour les personnes et les opérations. Notre acceptation locale est de plus en plus remise en question et un grand nombre d’enfants vulnérables risque de ne jamais connaître la paix, une année scolaire complète et un jour sans faim», a souligné Hassane Hamadou, Directeur national du Conseil norvégien pour les réfugiés au Mali.

5,3 MILLIONS DE PERSONNES DÉPLACÉES ET ONT BESOIN DE PROTECTION

Aussi, déplore-t-on dans le document, le nombre de personnes déplacées de force n’a jamais été aussi élevé : du Sahel central au bassin du lac Tchad, 5,3 millions de personnes sont déracinées et ont besoin de protection. «Le conflit au Sahel prend de l’ampleur, devient plus complexe et implique de plus en plus d’acteurs armés. Les civils finissent par payer le prix le plus lourd car ils sont confrontés à un nombre croissant d’attaques meurtrières, de violences basées sur le genre, d’extorsions ou d’intimidations, et sont contraints de fuir, souvent à plusieurs reprises. Notre réponse à ce qui est une crise humanitaire et de protection sans précédent déclenchant le déplacement de millions de personnes, doit forcément inclure les communautés d’accueil qui partagent généreusement le peu de ressources dont elles disposent. Nous devons veiller à ce que ces communautés continuent à coexister pacifiquement, à un moment où la pandémie a eu un impact dévastateur sur les moyens de subsistance, en particulier ceux qui vivent au jour le jour», a déclaré Xavier Creach, coordinateur du HCR pour le Sahel et directeur adjoint pour l’Afrique occidentale et centrale.

AUGMENTATION DE LA VIOLENCE BASÉE SUR LE GENRE

Pis, les femmes et les enfants sont parmi les plus vulnérables. «La violence basée sur le genre est en augmentation. Les communautés locales expriment leur inquiétude face à la souffrance des femmes et des filles. Elles sont enlevées, violées et mariées de force. C’est inacceptable et des actions immédiates sont nécessaires. Il est essentiel de placer les femmes et les filles au centre de la réponse humanitaire sur le terrain. La promotion et la protection de la santé et des droits des femmes sont vitales pour leur bien-être et pour qu’elles puissent continuer à promouvoir et à protéger la santé des autres. Pourtant, la lutte contre les violences basées sur le genre est encore largement sous-financée», alerte Fatoumata Haidara, Directrice régionale pour le Sahel à Plan International.

HAUSSE DE LA FAIM DE PRÈS D’UN TIERS EN AFRIQUE DE L’OUEST

“La faim a augmenté de près d’un tiers en Afrique de l’Ouest, atteignant son niveau le plus élevé depuis près de dix ans. Les zones les plus préoccupantes sont le Sahel central et le bassin du lac Tchad, où l’escalade des conflits alimente la faim», renchérit Chris Nikoi, Directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies en Afrique de l’Ouest. «En raison de la flambée des prix des denrées alimentaires, un simple repas de base est devenu hors de portée pour des millions de familles pauvres qui avaient déjà du mal à s’en sortir. Nous avons besoin d’une assistance immédiate pour aider ceux qui en ont le plus besoin, ainsi que de solutions à long terme pour répondre aux causes profondes de la faim et de la malnutrition au Sahel», renchérit-il.

URGENCE DE FAIRE DE L’ACTION HUMANITAIRE UNE PRIORITÉ

Cette situation sans précédent exige une action immédiate, mais l’un des principaux défis pour fournir une aide efficace reste le manque de financement. «Il est urgent que l’action humanitaire soit une priorité. Derrière les chiffres et les données, il y a des histoires de souffrance humaine. Sans ressources suffisantes, la crise va encore s’aggraver, érodant la résilience des communautés et mettant en danger des millions d’autres enfants, femmes et hommes. À la fin du mois d’avril, seuls 9% des 3,7 milliards de dollars nécessaires ont été reçus. Ce n’est pas suffisant», a rappelé Julie Belanger, Cheffe du bureau régional d’OCHA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

(SUD QUOTIDIEN)

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