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Agenda 2063 UA-ODD : Yankhoba Diattara reconnait l’urgence de faire recours à l’IA

L’Afrique en général et le Sénégal en particulier devraient promouvoir le développement et une utilisation judicieuse de l’intelligence artificielle, afin de résoudre les grands défis du moment, liés notamment à la prise en charge de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aussi aux Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. C’est ce qu’a soutenu, hier, le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, Yankhoba Diattara, lors de la cérémonie d’ouverture la 5e édition du Salon international des professionnels de l’économie numérique (Sipen) qui se tient en ligne cette année.

L’Intelligence artificielle est aujourd’hui incontournable pour les Etats qui aspirent à un développement économique. Et même les pays développés investissent davantage dans le secteur. ‘’L’Afrique en général et le Sénégal en particulier devrait promouvoir le développement et une utilisation judicieuse de l’intelligence artificielle, afin de résoudre les grands défis du moment, notamment liés à la prise en charge de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et aussi aux Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Les innovations technologiques évoluent à la vitesse de la lumière, avec l’usage de plus en plus soutenu de l’intelligence artificielle. La machine occupe davantage la place de l’homme’’, affirme le ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications.

Yankhoba Diattara s’exprimait hier, lors de la cérémonie d’ouverture la 5e édition du Salon international des professionnels de l’économie numérique (Sipen) qui se tient en ligne cette année et organisé par l’Organisation des professionnels des technologies de l’information et de la communication (Optic).

D’après lui, les innovations promettent des ‘’lendemains meilleurs’’, si les usages sont ‘’sécurisés et responsables’’. ‘’Mais elles peuvent également être source d’angoisse et de craintes lorsque leurs usages sont entre des mains inexpertes et irresponsables. Les dérives sur le net et la recrudescence des diffusions de données à caractère personnel peuvent être des exemples patents et des signes annonciateurs des revers de la médaille du mauvais usage technologie. On est à l’heure de la guerre des données’’, dit-il.

Avoir une ‘’vision claire’’, travailler en synergie

Le ministre estime que cette édition 2021 du Sipen, sous un format entièrement online, et dont les activités sont animées par des experts nationaux et internationaux de haut niveau aux quatre coins du monde, sera sans nul doute une occasion d’échanger entre les parties prenantes du secteur des Tic. Ceci pour une ‘’meilleure contribution inclusive’’ à l’élaboration et à l’appropriation d’une stratégie nationale dédiée à l’intelligence artificielle, dans un contexte mondial où la révolution numérique est à la portée de tous. ‘’Il suffit d’avoir une vision claire, de travailler en synergie avec les compétences pour y parvenir. Le gouvernement du Sénégal créera les meilleures conditions pour accélérer la transformation digitale de notre économie, avec une ferme volonté de renforcer le contenu local, de conduire les réformes nécessaires et de mettre en œuvre les projets structurants. La nouvelle loi sur le partenariat public-privé et la loi sur les start-ups en sont des réalisations de façon concrète. Après cinq années de mise en œuvre, mon département a actualisé le document de la stratégie nationale numérique Sn2025, en mettant en exergue un nouveau plan d’action opérationnel dont la mise en œuvre connait des débuts prometteurs’’, poursuit le ministre de l’Economie numérique.

En Afrique, le directeur de Google au Sénégal a relevé que les opportunités dans le secteur de l’intelligence artificielle sont ‘’beaucoup plus nombreuses’’ que partout ailleurs. ‘’Aujourd’hui, nous sommes environ 1,2 milliard d’habitants. Selon les projections les plus optimistes, d’ici 2040, nous serons 2,4 milliards. Il y a une transition démographique qui s’opère et la population va doubler dans les 20 et 25 prochaines années. Et le résultat de cet accroissement rapide de la population sera 40 % de la population mondiale en âge de travailler qui vivra en Afrique. Cette population sera jeune, elle aura beaucoup d’énergie et aura besoin d’être formée pour exploiter tout son potentiel. Mais elle est talentueuse et a besoin d’opportunités et on voit lorsque la jeunesse rencontre cette technologie, ce qui peut se passer dans la création de solutions, d’emplois qui impactent notamment la vie des populations’’, témoigne Moustapha Cissé.

Selon lui, des évènements comme le Sipen participeront à vulgariser ces réalisations. Avec un continent comme l’Afrique, M. Cissé pense qu’avec des défis dans les secteurs de l’agriculture, l’urbanisation, la santé, etc., il est important de s’approprier cette technologie pour contribuer à améliorer la situation dans chacun de ces secteurs. ‘’Dans l’agriculture, on peut perdre d’énormes quantités de récoltes, ce qui peut entrainer une famine. Donc, il est aussi important, de la même façon qu’on diagnostique la maladie chez les humains, de diagnostiquer la maladie chez les plantes, pour éviter ces situations catastrophiques qui peuvent conduire à l’insécurité alimentaire’’, note-t-il.

Mettre en place des ‘’politiques efficaces’’

Un autre secteur tout aussi important concerne, d’après lui, la démographie et l’urbanisation. Le patron de Google au Sénégal trouve qu’il est ‘’extrêmement important’’ de pouvoir mettre en place des ‘’politiques efficaces’’ pour comprendre l’évolution de la population, de l’urbanisation. ‘’L’utilisation de l’intelligence artificielle peut aider à compenser la rareté des experts et celle des informations qui sont nécessaires à la mise en place des politiques publiques. Il est aujourd’hui possible, sur la base d’images satellitaires, de faire une cartographie de là où vivent les gens, de mieux comprendre comment ils vivent, de les estimer, etc. Sur cette base, on pourra savoir où on va mettre en place de nouvelles infrastructures. On peut générer des statistiques fiables, pertinentes pour les agences nationales de statistiques. Ce sont des opportunités qui existent uniquement dans le domaine de la compréhension des dynamiques des populations et des statistiques, en intégrant l’intelligence artificielle’’, renchérit-il.

Pour sa part, le représentant de l’Institution financière du groupe de la Banque mondiale (IFC), Julien Alain Thureau, a indiqué que l’innovation et la persévérance vont main dans la main, y compris dans le domaine de l’intelligence artificielle. ‘’Pour le groupe de la Banque mondiale, l’intelligence artificielle est devenu de fait, un élément central pour atteindre notre double objectif. Il s’agit de continuer à réduire la pauvreté et de promouvoir la prospérité partagée. Pour nous, les éléments principaux de l’implication de l’intelligence artificielle sont prometteurs’’, souligne-t-il.

L’énergie est aussi, d’après M. Thureau, un secteur où l’usage de l’IA reste une nécessité. Car il a signalé qu’aujourd’hui, le manque d’accès à l’énergie est la réalité pour un million de personnes, essentiellement en Afrique subsaharienne. ‘’En dépit de ce constat, nous sommes face à un gaspillage gigantesque sur l’énergie avec des vols, de mauvaise gestion des ressources, etc. L’intelligence artificielle a le potentiel de réduire ce gaspillage, de diminuer les coûts et d’améliorer l’utilisation et l’intégration de l’énergie renouvelable dans le réseau électrique. La santé est aussi un secteur central pour l’application de l’intelligence artificielle, en termes d’amélioration du diagnostic qui peut être optimisé à cause du manque de personnel et de moyens avec l’objectif de faire plus avec moins. Il y aussi les transports qui comprennent de plus en plus l’implication de l’intelligence artificielle. Elle permet de rendre les services beaucoup plus sûrs et plus accessibles’ conclut-il.

(ENQUETE)

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