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Utilisation et taxe sur les épices : Le Pdg de Patisen bouillonne

Youssef Omaïs, Président directeur général de Patisen, dit être affligé par la polémique qui entoure l’utilisation des bouillons culinaires, mais aussi de la taxe spécifique de 25% prévue dans la Loi de finance rectificative (Lfr) qui sera examinée aujourd’hui par les députés.

«Le fait qu’on soit incriminé à chaque fois nous fait très mal. Ça nous a peinés d’entendre dire par certaines autorités que les bouillons sont nocifs. Si le bouillon était un produit nocif, il ne serait pas entré dans d’autres pays. Nous exportons au Nigeria, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, en Europe. Nos produits sont mêmes à New York», a déclaré hier, le Président directeur général (Pdg) de Patisen, pour déconstruire les idées reçues sur leurs produits.
D’aucuns considèrent que certains ingrédients contenus dans ces bouillons sont nocifs à la santé des consommateurs. Pour Youssef Omaïs, ces préjugés ne sont pas vérifiés. A l’en croire, des études ont montré que les bouillons ne présentent aucun danger pour la santé des populations. En 2017, rappelle-t-il, le ministre du Commerce d’alors, Alioune Sarr, des représentants d’organisations consuméristes, des parlementaires, avaient effectué une visite à Patisen, pour s’enquérir des conditions de fabrication de certains produits alimentaires, notamment les bouillons. Et l’autorité avait soutenu qu’une étude a montré que les bouillons ne présentent aucun danger pour la santé. Le ministre s’était assuré de la qualité et la conformité des règles de fabrication des bouillons dans cette usine agro-alimentaire.
Par contre, martèle le Pdg de Patisen, «tout excès est nocif. C’est à chacun de doser ce qu’il a besoin dans sa cuisine et qu’on arrête de nous traiter de personnes qui fabriquent des produits nocifs à la santé. On a toutes les certifications, on a l’autorisation du ministère du Commerce, donc on ne peut pas dire que nos produits sont nuisibles. Je demande aux autorités, notamment le ministère du Commerce, d’éclairer la lanterne des consommateurs, car c’est le ministère qui nous a autorisés à produire. Si ce n’est pas bon, qu’ils le disent et on ferme».
Dans le projet de la première Lfr de l’année budgétaire 2021, qui sera examiné ce jeudi, à l’Assemblée nationale, l’Etat a décidé d’imposer une lourde taxe sur ces produits. Une taxe spécifique de 25% sur les bouillons fabriqués au Sénégal ou importés. D’après le Pdg de Patisen, cette mesure va impacter négativement les industries agro-alimentaires. «On dirait qu’on veut abattre l’industrie. C’est vraiment décourageant. Si cette histoire continue, on va fermer et ce sont plus de 5 mille emplois qui seront perdus. On crée des taxes et on incrimine les produits, ce n’est pas encourageant», grogne l’industriel.
Pour le Secrétaire général de l’Union des prestataires, des industriels et des commerçants du Sénégal (Upics), les champions méritent d’être soutenus. Et ce contexte marqué par la pandémie, indique Djibrilou Ba, ne milite pas en faveur d’une pression fiscale quelconque. Aujourd’­­­­hui, ce n’est pas seulement une entreprise, mais un secteur qui va sinistrer. La taxation va impacter l’emploi, la croissance.

(LEQUOTIDIEN)

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