La nouvelle présidente de Tanzanie Samia Suluhu Hassan suit les traces de son prédécesseur dans la lutte acharnée contre la corruption. Elle a décidé de passer au peigne fin toutes les entreprises publiques où des faits de détournements de deniers publics sont rapportés.
Dimanche 28 mars, la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan (photo) a suspendu le directeur général de la Tanzania Ports Authority (TPA) pour détournement de fonds présumé. La décision fait suite au rapport de l’audit financier de l’exercice 2019/20 de la TPA indiquant que Deusdedit Kakoko aurait détourné quelque 3,6 milliards de shillings tanzaniens (1,55 million de dollars).
« D’après le rapport […], au moins 3,6 milliards de shillings avaient été détournés à la TPA. Lorsque le Premier ministre a mené une enquête, nous n’avons réussi à licencier que les subalternes. J’ordonne maintenant la suspension du directeur général de la TPA pour ouvrir la voie à des enquêtes sur le détournement de fonds », a déclaré la présidente.
TPA a déjà été sous le coup des projecteurs pour des problèmes de corruption. En décembre dernier, deux hauts responsables du département des finances ont été suspendus de leurs fonctions à la suite d’une enquête diligentée par le Premier ministre Kassim Majaliwa. Ils sont accusés d’avoir privé le gouvernement tanzanien de revenus substantiels après l’octroi d’exonérations fiscales non approuvées s’élevant à plus de deux milliards de shillings. Des détournements de fonds avaient également été découverts dans la gestion du port de Kigoma, dans le nord-ouest du pays.
Samia Suluhu Hassan a déclaré qu’elle portera également « un regard critique » sur la gestion d’autres entreprises publiques, dont la compagnie aérienne nationale Air Tanzania.
Pour rappel, Deusdedit Kakoko avait été confirmé à la tête de la TPA en octobre 2018 après avoir occupé le poste à titre intérimaire pendant une longue période. Il avait remplacé Awadhi Massawe, limogé par le défunt président John Magufuli à la suite d’un scandale de détournements de conteneurs au port de Dar es Salaam.
Ecofin