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Relance du transport ferroviaire : Le Sénégal en pourparlers sur l’investissement ferroviaire pour soutenir l’extraction du minerai de fer

Le Sénégal est en pourparlers avec un partenaire anonyme dans le but de sécuriser des investissements dans le transport ferroviaire pour soutenir l’extraction du minerai de fer. Le Sénégal souhaite réparer et prolonger la ligne de chemin de fer délabrée de Dakar à Bamako au Mali pour la relier à Tambacounda.

Dans le but de sécuriser des investissements dans le transport ferroviaire, le Sénégal est en pourparlers avec un partenaire anonyme pour soutenir l’extraction du minerai de fer. Dakar compte réparer et prolonger la ligne de chemin de fer délabrée de Dakar à Bamako au Mali pour la relier à Tambacounda dans l’est du Sénégal. Selon nos informations, les pourparlers avec le ministère des infrastructures visent à conclure un partenariat public-privé.
«Le Sénégal souhaite réparer et prolonger la ligne de chemin de fer délabrée de Dakar à Bamako au Mali pour la relier à Tambacounda dans l’est du Sénégal. Cela permettrait de se connecter aux réserves de minerai de fer de la région», a déclaré Ousmane Cissé, Directeur de la Société des Mines du Sénégal (Somisen).
Pour rappel, une refonte du chemin de fer de l’époque coloniale de Dakar à Bamako a été promise par les gouvernements sénégalais successifs depuis sa privatisation en 2003, mais le manque d’investissement a entraîné l’arrêt du trafic sur la ligne en 2018. Le président de la République Macky Sall a promis en janvier 2020 que la ligne serait modernisée mais sans dire d’où provenait l’argent.
Mais, alors que les économies du continent sont durement impactées par la crise sanitaire, le redémarrage du chemin de fer pourrait amplement aider à relancer et à booster une économie sénégalaise à l’agonie. En effet, une meilleure infrastructure ferroviaire relèverait non seulement l’exploitation minière, mais aussi toute l’économie du Sénégal.
Il faut savoir que le développement des réserves de minerai de fer, de phosphate et d’or du Sénégal a été entravé par le fait que de nombreuses ressources sont «enclavées» dans des zones reculées où les infrastructures manquent, dit Cissé. «Les investissements dans les infrastructures sont prioritaires», ajoute-t-il.
L’expansion du réseau ferroviaire contribuerait à stimuler l’économie du Sénégal. Selon une note de la Banque mondiale sur le projet du corridor Dakar-Bamako en 2019, le Sénégal paie le prix fort pour dépendre du transport routier. Le trafic de camions à Dakar avait atteint des «niveaux insoutenables», aggravés par l’emplacement du port, qui est entièrement clos par la ville, a indiqué la banque. La dépendance aux routes au Sénégal signifie que «les camions délabrés et surchargés deviennent la source de congestion, de pollution excessive, d’accidents de la circulation et de coûts d’entretien des routes importants», a écrit la Banque mondiale.
Le principal facteur de la lenteur du transport des marchandises au Sénégal est le temps passé au port de Dakar, qui est en moyenne de 13 jours, selon la Banque mondiale.
«L’extension du chemin de fer jusqu’à Tambacounda transformerait le secteur minier et prendrait deux ou trois ans pour être achevée… Les options routières et ferroviaires pour transporter le marbre extrait au Sénégal font actuellement défaut, tandis qu’un meilleur réseau ferroviaire stimulerait la production agricole», a ajouté Cissé.
Rappelons que le Sénégal possède de riches gisements de phosphate, de minerai de fer, de sables minéraux, d’or et d’uranium. Pourtant, selon l’Initiative pour la transparence des industries extractives, les industries extractives représentent moins de 6% des recettes publiques. Le site de Falémé, dans le sud-est du pays, détient environ 750 millions de tonnes de réserves de minerai de fer.
Une précédente tentative d’ArcelorMittal de développer le minerai de fer dans le cadre d’un accord signé en 2007 s’est soldée par un échec, Arcelor payant 150 millions de dollars pour régler un différend avec l’État après la chute des prix du fer. Le gouvernement a créé la société d’État Somisen en 2020 pour assurer un plus grand rôle de l’État dans le secteur minier. C’est dans le cadre de ses activités que la société recherche des partenaires miniers privés et est prête à participer à toutes les étapes du processus de production, de la recherche et développement aux opérations. Rappelons que l’État détient automatiquement une participation gratuite de 10% dans tous les projets miniers et peut négocier pour acheter jusqu’à 25% supplémentaires, ajoute-t-il.

(LES ECHOS)

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