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RDC : Le président Félix Tshisekedi demande un audit de tous les contrats de concessions forestières

 En Afrique, la RDC est le premier pays forestier. Alors que les préoccupations relatives au changement climatique prennent de plus en plus d’importance, la question de la durabilité de l’exploitation des ressources se pose avec acuité. 

En RDC, le président Félix Tshisekedi a appelé le 16 octobre dernier à la réalisation d’un audit général de tous les contrats de concessions forestières en vigueur dans le pays afin d’évaluer leur légalité juridique. Cette tâche sera effectuée par le ministère de l’Environnement et du Développement durable qui devrait lancer notamment un inventaire global des domaines avec leur localisation entre autres.

Parmi les transactions visées par cette opération, figure l’octroi de 6 concessions forestières à des fins de conservation, couvrant 1,37 million d’hectares de forêts, soit l’équivalent de la moitié de la superficie du Rwanda. Ce domaine a été accordé le 12 septembre 2020 à la société TradeLink Sarl basée à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga par Claude Nyamugabo Bazibuhe, précédent chargé du portefeuille ministériel.

D’après de nombreux observateurs, le projet pose problème dans la mesure où son étendue dépasse la limite réglementaire de 500 000 hectares devant profiter à chaque opérateur en vertu du code forestier.

En attendant que le gouvernement achève son initiative visant à renforcer la transparence dans le secteur forestier, M. Tshisekedi a ordonné que tous les contrats « douteux » soient suspendus.

Dans le second pays le plus vaste du continent africain, l’octroi de concessions pour l’exploitation forestière ces dernières années a suscité de nombreuses critiques de la part d’organisations environnementales et de la société civile.

L’ONG Greenpeace a notamment appelé le 11 février dernier, le président congolais à ordonner l’annulation de 4 contrats de concession forestière de plus de 777 000 hectares bénéficiant à l’entreprise locale Groupe Services, contrats que l’organisation juge « illégaux ».

Plus tôt en septembre 2020, c’était au tour des ONG Codelt et Océan de saisir le Conseil d’Etat pour obtenir l’invalidation de l’octroi de 9 concessions forestières évaluées à près de 2 millions d’hectares en raison notamment de la violation du moratoire de 2005 sur l’autorisation de nouvelles concessions forestières.

Pour rappel, la RDC abrite 60 % de la surface de forêts denses du Bassin du Congo, second massif forestier tropical du monde derrière l’Amazonie avec 375 millions d’hectares.

(AGENCE ECOFIN)

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