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Préservation du littoral Ouest-africain : Parlementaires et élus locaux veulent reprendre le combat

Alors que la question climatique est encore débattue à la Cop26, l’Alliance des parlementaires et des élus locaux pour la protection de l’environnement des pays du littoral ouest-africain souhaite redynamiser ses activités et jouer un rôle majeur dans la préservation de l’environnement.  

Si le climat est devenu un enjeu politique majeur dans la marche du monde, ses répercussions sur les milieux naturels le sont encore plus. Rien qu’en Afrique de l’Ouest, la mission d’observation du littoral ouest-africain estime que le littoral est sujet à des risques d’érosion côtière et d’inondation, avec plus de 50 % de la zone classée à très haut risque.  D’autres inquiétudes liées aux menaces sur la disponibilité des ressources poissonnières, à l’exploitation d’hydrocarbures offshores, à la gestion des écosystèmes de mangrove, entre autres, viennent corser les dangers sur les milieux côtiers et les ressources qu’ils fournissent aux Etats et aux populations.

Fort de ce constat, les pays de la zone maritime sous-régionale souhaitent redynamiser l’Alliance des parlementaires et des élus locaux pour la protection de l’environnement des pays du littoral ouest-africain (Appel) leur réseau régional. Ceci est l’objectif d’un atelier de deux jours démarré hier par le Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (Repes). L’occasion sera saisie pour tenir l’assemblée générale de l’association en place depuis une quinzaine d’années.

Abdou Mbow : ‘’Les élus locaux constituent l’entre-deux, entre le Législatif et l’Exécutif, la courroie de transmission entre l’Exécutif et les populations’’

La rencontre réunit une quarantaine de participants issus de sept pays rassemblés au sein du Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine (PRCM). Des parlementaires, élus locaux, mais aussi des partenaires techniques et financiers. Venu présider la cérémonie et représentant Moustapha Niasse, Président de l’Assemblée nationale du Sénégal, le député Abdou Mbow a mis en exergue la pertinence de l’implication de ces acteurs. ‘’Si les parlementaires exercent un rôle central dans la déclinaison des politiques environnementales, ils sont les dépositaires des prérogatives d’allocation des ressources publiques. Les élus locaux constituent l’entre-deux, entre le Législatif et l’Exécutif, la courroie de transmission entre l’Exécutif et les populations’’, fait remarquer le premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Si l’on parle de redynamisation de l’Appel, c’est parce que, quelque part, il y a eu un peu de relâchement dans la coopération pour la conservation du littoral oust-africain. Loin d’être des cas isolés, les questions environnementales appellent des réponses concertées pour plus d’efficacité. En appuyant la tenue de cet atelier, le PRCM espère relancer les succès des entreprises passées. C’est dans ce cadre que son directeur exécutif, le Pr. Ahmed Senhoury, rappelle qu’il ‘’est important de redynamiser un instrument de coopération régionale et de diplomatie parlementaire pour le bien de nos pays et pour la protection de l’environnement. Les parlementaires ont un rôle important à jouer pour assurer une gouvernance durable des écosystèmes côtiers en Afrique de l’Ouest. Conscient de cela, il est urgent de redonner au réseau la place qu’il mérite dans le contexte actuel où des actions sont entreprises pour la protection de l’environnement’’.

Dans le milieu littoral, les défis sont énormes, dans un contexte de changements climatiques, de découverte de pétrole et de gaz offshore, de lutte contre la pêche INN (non déclarée et non réglementée), de planification marine spatiale, etc. C’est pourquoi, assure Abdou Mbow, ‘’la préservation de l’environnement du littoral et la poursuite d’un développement durable sont érigées en priorité nationale par le président de la République. La jonction des réseaux parlementaires et des élus locaux s’avère nécessaire pour une bonne diffusion de l’information environnementale auprès des populations et aussi une influence sur les prises de décision par les Exécutifs.

‘’Identifier, partager et protéger les ressources pour les générations, c’est un devoir humain’’

Organisateur, le Repes compte échanger avec les parlementaires et élus locaux sur l’Appel, ses enjeux et priorités et sur l’opportunité de sa redynamisation. Mais également présenter les cadres de coopération pour la conservation côtière et maritime à l’échelle régionale. Car, estime Ibrahima Baba Sall, ‘’une action urgente relève de notre responsabilité et nous ne devons plus attendre. Il y va de l’avenir de nos Etats dont les économies dépendent, en partie, des ressources halieutiques, des zones portuaires, du tourisme balnéaire, etc. Nous avons la responsabilité collective de travailler en synergie pour prévenir et combattre les éventuelles menaces pour la santé et le bien-être de nos peuples, et à évoluer en faveur de la bonne gouvernance de nos ressources extractives offshores’’. C’est tout le sens de la redynamisation du réseau régional Appel qui, ajoute le président du Repes, apportera une contribution essentielle à la réussite de la mise en œuvre des protocoles additionnels de la Convention d’Abidjan.

Pour que la relance se passe dans des conditions optimales, tous les élus devront bénéficier de la même formation et être au même niveau d’information. Ainsi, le Repes souhaite réorienter l’action du réseau régionale pour aider les parlementaires et élus à accéder au savoir, aux informations, aux outils de savoir, aux outils de formation aux bonnes pratiques, aux services en matière de renforcement des capacités dans les domaines de la pêche, de l’érosion côtière, etc.

A côté des parlementaires, les leaders des collectivités territoriales veulent jouer leur partition. En effet, ‘’les élus locaux, dans le cadre de ce réseau, sont présents tout le long de la frontière, dépositaires d’un mandat public et parlant au nom des populations’’.

Président de l’Association des élus locaux du Sénégal (maires et présidents de département), Adama Diouf estime également que cet atelier sera l’occasion d’évoquer, dans les discussions de fond, la problématique des frontières au sens large. ‘’C’est dans ces espaces que l’on rencontre la vie des communautés pour construire notre unité. C’est un sujet important, car impliquant des ressources naturelles qu’il faudra identifier, partager et protéger pour que les générations futures puissent s’en servir. C’est un devoir humain. On parle déjà de pétrole et de gaz, mais le poisson d’abord. C’est une ressource qui, si l’on ne prend pas garde, va nous mener vers des lendemains sombres, si elles disparaissent’’.

(ENQUETE)

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