A la UneAfriqueCoopérationGazMining, Oil & GasPétroleProductionSénégal

Pour développer son secteur pétrolier et gazier : Le Sénégal sollicite le soutien du Nigeria et manifeste son souhait de rejoindre l’Organisation africaine des producteurs de pétrole

Une délégation sénégalaise s’est rendue au Nigeria, géant continental du pétrole, pour solliciter son soutien dans le développement de son secteur pétrolier et gazier. C’est le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières du Nigeria, Timpre Sylva, qui a fait l’annonce à travers un communiqué dont une copie est parvenue à «Les Echos». En marge de leur visite, la ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima qui a conduit la délégation sénégalaise, a déclaré que le Sénégal sollicite l’aide du Nigeria dans quatre domaines à savoir : la gestion de la sécurité dans le pétrole et le gaz, l’organisation de la compagnie pétrolière nationale (Cpn), la réglementation du contenu local et les stratégies de la Cpn.

Alors que le Sénégal projette de débuter l’exploitation de son pétrole en 2023, les autorités enchainent les démarches pour une production sans problème. En effet, une délégation sénégalaise s’est rendue au Nigeria pour solliciter le soutien de ce pays en vue de développer le secteur pétrolier et gazier.
Recevant la délégation sénégalaise, le ministre d’Etat aux Ressources pétrolières du Nigeria, Timpre Sylva, a salué les efforts du gouvernement sénégalais pour rechercher le soutien du Nigeria dans le développement de son secteur pétrolier et gazier.
Il a déclaré que l’Afrique devait se rassembler et travailler pour soutenir le développement dans la région et réduire la dépendance excessive à l’égard des étrangers pour la croissance.
«Je veux profiter de cette occasion pour vous accueillir, comme je l’ai dit, c’est important pour nous en tant que région de nous rassembler, car comme on dit, il faut dire oui avant que quelqu’un de l’extérieur ne vous dise oui. En tant qu’Africains, nous devons nous rassembler pour travailler ensemble afin de discuter de la voie à suivre ; nous ne pouvons pas continuer à dépendre de l’Europe et du monde extérieur», a indiqué le ministre nigérian, ajoutant : «il a été prouvé qu’ils ne peuvent pas être responsables de notre développement, nous devons assumer l’entière responsabilité de notre développement et c’est pourquoi nous sommes très heureux que vous soyez ici aujourd’hui».
Sylva a déclaré que le Nigeria avait un certain avantage en tant que pays qui était dans le secteur pétrolier et gazier depuis très longtemps et avait appris beaucoup de leçons et fait quelques erreurs aussi. Il a fait savoir que si les activités de production de pétrole avaient commencé au Nigeria en 1937, la découverte commercial, elle, avait été faite dans les années 1950, ajoutant que la première découverte commerciale avait été faite en 1956 et que la première cargaison de brut avait quitté le Nigeria en 1958.
«Cela signifie que nous sommes effectivement dans la production de pétrole depuis plus de 60 ans, c’est une sorte d’avantage et bien sûr beaucoup de leçons ont été apprises. Quand nous avons commencé les activités de production au Nigeria, nous étions complètement spectateurs, chaque poste était occupé par des expatriés, nos communautés n’étaient que des spectateurs des activités, mais depuis lors, beaucoup de choses se sont passées», se souvient le ministre, disant qu’il y a eu beaucoup de développement des capacités au Nigeria et aujourd’hui, un pourcentage important du brut nigérian est produit par des sociétés nigérianes.
«Et aussi, l’implication nigériane dans les “Iocs” a augmenté de manière très significative dans la mesure où certains d’entre eux ont des Nigérians comme directeurs généraux dans leurs filiales nigérianes, comme le président de Shell est un Nigérian», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que le Nigeria avait développé une société mondiale de Nlng entièrement nigériane, où du Directeur général au moindremembre du personnel, tous sont des Nigérians, ajoutant que le Nigeria était en mesure d’avoir un impact sur une partie de l’expérience dans d’autres pays africains.
En ce qui concerne le contenu local, il a déclaré que le Nigeria avait fait passer son contenu local de 3% au cours des 10 dernières années à environ 43% et visait à le porter à 70% d’ici 2027.
«Nous y sommes très attachés car c’est la seule façon de domicilier les bénéfices du pétrole ; si vous produisez du pétrole et que tous les bénéfices sortent du pays et que personne ne participe dans le pays, vous n’obtiendrez pas les bénéfices. L’un des avantages de la production de pétrole et de gaz est de s’assurer que la richesse est domiciliée dans le pays», a-t-il déclaré.
Il a ajouté qu’étant donné que les activités venaient de démarrer dans le secteur pétrolier et gazier du Sénégal, c’était le meilleur moment pour intégrer une partie de l’expérience nigériane pour les aider à se développer efficacement et contribuer à la croissance économique de leur pays. Il a assuré que le Nigeria soutiendrait la croissance du secteur énergétique sénégalais et a exhorté le pays à rejoindre l’Organisation africaine des producteurs de pétrole (APPO).
Conduisant la délégation sénégalaise, la ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, dans ses remarques, a remercié son homologue pour son hospitalité et a déclaré que le Sénégal avait rêvé de s’associer avec le Nigeria pour tirer parti de sa riche expérience dans le secteur pétrolier et gazier.
Le ministre sénégalais a déclaré que les plus de 50 ans de production pétrolière du Nigeria étaient un excellent exemple pour le Sénégal, alors qu’il commence à développer sa propre industrie.
Elle a aussi déclaré que le Sénégal aimerait que le Nigeria le soutienne dans quatre domaines de la gestion de la sécurité dans le pétrole et le gaz, l’organisation de la Compagnie pétrolière nationale (Cpn), la réglementation du contenu local et les stratégies de la Cpn. Enfin, elle a exprimé l’intérêt du Sénégal de rejoindre l’APPO pour aider au développement du secteur au Sénégal.

(LES ECHOS)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus