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Nigeria : La ministre des Finances rejette tout recours à la planche à billets pour combler la baisse des recettes

Le 10 avril, le gouverneur de l’Etat d’Edo soulevait la polémique au Nigeria en annonçant que la Banque centrale avait imprimé de l’argent pour financer le déficit budgétaire du gouvernement. Après avoir démenti cette affirmation, le gouvernement annonce qu’il envisage plutôt de baisser les salaires.

L’Etat nigérian ne va pas recourir à l’aide de la Banque centrale (CBN) pour combler la baisse des recettes publiques. C’est ce qu’a annoncé le lundi 19 avril, la ministre nigériane des Finances, Zainab Ahmed (photo).

D’après la responsable, la meilleure solution pour faire face au recul des recettes de l’Etat est de réduire les dépenses du gouvernement fédéral et des gouvernements fédérés, plutôt que de faire marcher la planche à billets. « En tant que nation, les gouvernements fédéraux, étatiques et locaux doivent revoir leurs habitudes de dépenses. Nous dépensons trop et nous ne générons pas assez », a-t-elle indiqué à la National Television Authority.

Cette déclaration intervient quelques jours après celle de Godwin Obaseki, gouverneur de l’Etat d’Edo, qui assurait que la CBN avait imprimé de la monnaie pour aider le gouvernement à combler un déficit de plus de 157 millions $ dans ses recettes qu’il devait redistribuer aux Etats fédérés.

Le Nigeria traverse depuis plusieurs années, une crise économique liée à la fluctuation des cours du pétrole, dont il dépend en grande partie. Cette fluctuation a été exacerbée l’année dernière, par la crise de la covid-19 qui a ralenti les activités dans la plupart des secteurs sur fond d’insécurité. Pour réduire le déficit budgétaire, les autorités avaient même décidé de mettre fin aux subventions sur le carburant, une mesure qui a été mal accueillie par les transporteurs.

Rappelons qu’en 2015, le Nigeria avait déjà emprunté de l’argent auprès de la CBN pour combler son déficit budgétaire qui avait alors considérablement augmenté. Selon l’institution, cette dette qui avait servi à alimenter les caisses des Etats fédérés n’a toujours pas été remboursée. Cette fois-ci, les autorités ont mis en place un comité présidentiel, afin de rationaliser les salaires du secteur public, principalement ceux des entreprises publiques.

D’après le Fonds monétaire international (FMI), la croissance du pays devrait atteindre les 2,5%, cette année.

Agence Ecofin

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