Mévente en Côte d’Ivoire : entre 12,5 et 15 % du cacao de la récolte principale 2020/2021 en attente

En Côte d’Ivoire, le segment de commercialisation du cacao enchaîne les mésaventures. Déjà confrontée à des difficultés de vente de la récolte intermédiaire, la filière doit aussi gérer un stock de 200 000 à 250 000 tonnes de cacao de la campagne principale qui ne trouve pas de preneurs.

En Côte d’Ivoire, entre 200 000 et 250 000 tonnes de cacao, soit 12,5 à 15 % du volume de la campagne principale 2020/2021 n’est toujours pas écoulé à cette étape de la saison. II s’agit du pire résultat enregistré par le segment de la commercialisation depuis la saison 1988/1989.

D’après Reuters qui cite des sources proches du Conseil du café-cacao (CCC), cette contreperformance historique s’explique par le peu d’engouement des négociants et des broyeurs pour le paiement du différentiel de revenu décent (DRD) de 400 $ fixé sur chaque tonne de cacao.

Alors qu’habituellement ceux-ci procèdent à des achats massifs et à l’entreposage des fèves pour une livraison ultérieure, les coûts supplémentaires associés au DRD ont conduit de nombreuses compagnies à se tourner vers d’autres origines.

« Les chocolatiers peuvent toujours payer du cacao moins cher ailleurs dans des pays comme l’Equateur, le Brésil, le Nigeria et le Cameroun », indique le directeur d’une compagnie d’exportation opérant en Côte d’Ivoire.

Il faut souligner que les difficultés de vente de la récolte principale viennent s’ajouter au casse-tête déjà rencontré par les autorités en ce qui concerne la petite traite, dont 90 à 95 % des contrats d’exportation ne sont pas encore vendus.

S’agissant des prévisions pour 2020/2021, la Côte d’Ivoire devrait produire 1,6 million de tonnes de cacao durant la campagne principale et 500 000 tonnes de fèves durant la saison intermédiaire d’avril à septembre prochain.

Ecofin