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Des universités taïwanaises accusées d’utiliser des étudiants boursiers africains dans les usines

En 2018, des universités taïwanaises ont été accusées de trafic d’étudiants étrangers. Le ministère taïwanais de l’Education vient d’identifier une vingtaine d’universités, dont la CCUT qui serait coupable d’utiliser leurs boursiers ressortissants d’Afrique comme ouvriers dans les usines.

Deux responsables de l’Université des sciences et technologies Chung Chou (CCUT) de Taïwan font actuellement l’objet de poursuites judiciaires. Ils ont été interpellés à la suite des allégations d’exploitation d’étudiants étrangers. Début janvier 2022, 16 étudiants ougandais ont accusé l’Université de les avoir utilisés comme ouvriers dans les usines, alors qu’ils s’étaient vus promettre des cours d’anglais, des bourses et des possibilités de stages rémunérés avant leur arrivée.

Collines Mugisha, un étudiant ougandais, a expliqué aux médias locaux qu’il avait reçu une bourse pour étudier l’automatisation intelligente, mais qu’à la place il a travaillé comme opérateur de machine à commande numérique sur un chantier de construction et dans la logistique, pendant ses deux années à la CCUT.

Des plaintes relayées par le ministère taïwanais de l’Education. « Nous avons reçu des plaintes d’étudiants ougandais de l’Université des sciences et technologies de Chung Chou selon lesquelles celle-ci n’offrait pas de bourses d’études et de cours d’anglais comme elle l’avait promis. Ils se sont également plaints d’être obligés de faire des heures supplémentaires, dans le cadre des programmes de travail-étude », a déclaré le ministère dans un communiqué.

Pour se défendre, l’Université a fait savoir « qu’il y a des problèmes de compréhension entre les étudiants étrangers et l’administration de l’école ». Le travail était organisé dans le cadre d’un programme école-entreprise. Elle a par ailleurs indiqué qu’elle n’a jamais promis des cours d’anglais aux boursiers.

Ce n’est pas la première fois que des étudiants boursiers étrangers accusent les universités de cet Etat insulaire de la Chine d’exploitation. En 2018, une affaire similaire avait défrayé la chronique.

Ainsi, les accusations se multiplient. Le gouvernement taïwanais cherche à gérer ce scandale qui ternit l’image du pays, d’autant plus qu’il a lancé l’année dernière, un plan quadriennal de 500 millions de NT$ (18,06 millions de dollars), visant à augmenter sa population d’étudiants étrangers notamment africains.

Les premières mesures prises par le ministère taïwanais ont été l’interdiction de la CCUT de recruter des étudiants étrangers, et la réduction de sa subvention. Notons qu’une liste de 20 universités à haut risque d’exploitation de leurs étudiants a été établie.

Pour contrôler cette pratique jugée comme atteinte aux droits de l’homme, le gouvernement a annoncé qu’il sera plus vigilant sur les initiatives des universités pour recruter des étudiants étrangers en dehors des programmes établis. Un examen général de la qualité de l’enseignement proposé aux étudiants étrangers sera ouvert en mars prochain.

(AGENCE ECOFIN)

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