A la UneAfriqueEnergieGazInternationaleSénégal

Création d’un label « vert » pour le gaz et le nucléaire par l’Ue : Une bonne nouvelle pour le gaz sénégalais

La décision de la Commission de l’Ue, hier, de créer un label « vert » pour le gaz et le nucléaire constitue une nouvelle donne favorable au gaz sénégalais. C’est surtout une victoire diplomatique pour le Président Macky Sall qui mène, depuis plusieurs mois, un intense plaidoyer pour la reconnaissance du gaz comme énergie de transition.

La Commission européenne a annoncé, mercredi 2 février, la création d’un label « vert » pour les centrales nucléaires et le gaz, reconnaissant, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique. « Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape importante dans la transition [énergétique]. Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition, car nous avons moins de 30 ans pour y parvenir », a justifié la Commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuiness (citée par lemonde.fr). Si cette décision « controversée » suscite la colère de nombreuses Ong environnementalistes, elle fait l’affaire de la France qui veut relancer sa filière nucléaire et des pays d’Europe centrale comme la Pologne ou la République tchèque qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes. Mais, c’est surtout « une excellente nouvelle pour l’Afrique et le Sénégal en particulier », commente Oumar Seck, Pdg du cabinet Emerging Africa Consulting et expert du secteur Pgm (pétrole, gaz et mine).

En effet, depuis plusieurs mois, le Président Macky Sall mène un inlassable plaidoyer, sur toutes les tribunes, pour une reconnaissance du gaz comme énergie de transition. On peut donc considérer cette décision de la Commission européenne comme une victoire diplomatique personnelle du Président sénégalais surtout si l’on sait que les conclusions de la Cop26 (1er au13 novembre 2021, à Glasgow en Ecosse), avaient tendance à classer le gaz comme énergie non propre. Cette décision ouvre surtout de « bonnes perspectives pour le gaz sénégalais », souligne M. Seck. L’Ue étant l’un des plus gros bailleurs du Sénégal, avec la Banque européenne d’investissement (Bei) qui est une importante pourvoyeuse de ressources bilatérales. En outre, l’Europe est un « potentiel client » pour le gaz sénégalais. « Tout dépend de la logistique qu’on mettra en place, d’autant plus que le gisement du Sénégal est de classe mondiale », explique Oumar Seck. Il ne reste plus, dit-il, à espérer que le Royaume-Uni et les États-Unis emboîtent le pas à l’Europe (la Chine, n’étant pas, en principe, opposée au financement de la filière gaz).

Au-delà du Sénégal et des autres producteurs africains, cette décision peut avoir des conséquences sur le plan géopolitique, en rapport avec la crise ukrainienne. En effet, souligne M. Seck, les États-Unis mènent un lobbying important pour que le Qatar se substitue à la Russie pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz. Dans ce jeu d’échec géopolitique, les pays africains producteurs de gaz pourraient parfaitement avoir une carte à jouer.

(LESOLEIL)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus