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Côte d’Ivoire : La filiale d’Attijariwafa Bank réalise sa plus faible croissance de chiffre d’affaires en cinq ans

2020 a secoué le secteur financier et les banques ivoiriennes n’y ont pas échappé. La SIB est restée sur une croissance moins vigoureuse. Le contexte de covid-19 est présenté comme le coupable, mais cela n’empêche pas de récompenser les actionnaires.

La Société ivoirienne de banque, filiale à 75% du groupe marocain Attijariwafa Bank, a connu en 2020 sa plus faible croissance de produit net bancaire (PNB), l’équivalent du chiffre d’affaires, depuis 2016.

Selon des données communiquées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan, la SIB a réalisé à fin décembre 2020, un PNB de 74,4 milliards FCFA. Il est en hausse de 3,6% contre +9% en 2019, et jusqu’à +16,2% en 2018. Cette performance est aussi en dessous de la moyenne des cinq dernières années (+13,3%).

Cette situation est présentée par la Banque comme étant d’ordre conjoncturel. « Compte tenu des effets de la pandémie, les crédits sont restés concentrés principalement sur les grandes entreprises qui négocient les conditions entraînant une réduction des taux moyens. Ajouté à la forte progression des charges financières résultant de la collecte des dépôts à terme en 2019, cela a conduit à une faible progression de la marge d’intérêts client », a-t-elle expliqué à ses investisseurs.

On apprend aussi que les revenus des produits et services ont été fortement perturbés, du fait des mesures de baisse des tarifs sur les produits digitaux et de transferts d’argent, de la baisse des activités à l’international, mais aussi de l’absence de nouveaux produits qui avaient été prévus dans la planification de 2020. Toutefois, la covid-19 a aussi poussé le gouvernement ivoirien à beaucoup emprunter sur le marché local des capitaux, donnant des opportunités à des banques comme la SIB. Son revenu de portefeuille de placements a été presque multiplié par 4 compensant ainsi la baisse des revenus de commissions.

Dans ce contexte, le bénéfice net est ressorti à 30 milliards FCFA. Il est en hausse pour la cinquième fois depuis 2015. Mais à +8%, sa croissance casse le rythme des +21% de l’année 2019, et la moyenne de 18% annuelle, depuis 2016. De même, il est à remarquer que cet indicateur a connu une performance décroissante. Le résultat net de la SIB a débuté sur une hausse de 42% au 1er trimestre 2020, et jusqu’à la fin du troisième trimestre, il était encore à +11%.

L’enjeu est désormais celui de savoir si cette situation est juste passagère et si les choses reviendront à la normale au cours de cette année 2021. La SIB affiche une attitude prudente sur les perspectives. Pour ses dirigeants, la situation actuelle « n’augure pas de bons auspices pour l’exercice 2021, au cours duquel les impacts de la crise devraient continuer à avoir des effets négatifs sur le tissu économique ». Rappelons que son coût du risque a gonflé de près de 3,5 milliards FCFA supplémentaires, en raison de sa prudence face à ces incertitudes.

Malgré une année mitigée, elle a proposé de distribuer un dividende brut de 400 FCFA par action. C’est un niveau de rémunération record pour les actionnaires, car le dividende final pourrait aller de 388 FCFA à 350 FCFA, selon qu’on soit investisseur du Togo (niveau de taxe le plus bas) ou du Burkina Faso (niveau de taxe le plus élevé). Sur la BRVM, la valeur de son action a terminé la séance sur une baisse de 2,4%, le mardi 20 avril 2021.

Mais les perspectives haussières sont envisageables. Même lorsqu’on prend le dividende net le plus bas, à savoir celui de l’investisseur du Burkina Faso, le rendement actuel de l’action SIB est de 12,3%. C’est le meilleur rendement de dividende du secteur financier, selon le bulletin officiel de la cote du mardi 20 avril. Aussi, son ratio de cours sur bénéfice (PER) sur la base du résultat actuel est de 4,6. Cela signifie que pour l’investisseur qui achète une action SIB actuellement sachant que le bénéfice net reste à ce stade, il lui faudra 4,6 ans pour récupérer sa mise.

De ce point de vue, à mesure qu’on se rapprochera de la distribution des dividendes, il n’est pas exclu que des investisseurs se positionnent pour tirer profit de ces opportunités de gains et de plus-values. Rappelons que le taux de rendement moyen de ce marché financier est actuellement de 7,7% seulement, et que le PER moyen est de 8,6.

Avec Agence Ecofin

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