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Cameroun : En septembre prochain, l’électricité du barrage de Memve’ele arrivera enfin à Yaoundé

En croire Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), « il ne reste que 5 km de ligne de transport à construire sur une longueur totale de 270 km ». Après plusieurs rendez-vous manqués, le Minee indique que ces travaux devraient finalement s’achever « d’ici septembre 2021 ».

« La centrale hydroélectrique de Memve’ele quant à elle injecte déjà 90 MW/jour (au meilleur des cas, NDLR) dans le Réseau interconnecté Sud. Une fois les travaux de construction de la ligne 225 kV achevés d’ici septembre 2021, cette production va passer à 211 MW », a-t-il en plus ajouté. Et pourtant, selon les constructeurs du barrage, même lorsque le problème de la ligne de transport sera résolu, cette centrale hydroélectrique ne tournera pas à plein régime du fait du débit du fleuve Ntem. À en croire ces experts, le débit de ce fleuve n’est pas suffisant pour faire tourner les 4 turbines, d’une capacité de 52,75 MW chacune, toute l’année. Un projet de barrage-réservoir pour remédier à la situation est d’ailleurs en maturation.

Néanmoins, la mise en service de cet aménagement hydroélectrique permettrait déjà à l’État de réaliser des gains financiers. Car, indiquait déjà le Minee, il y a deux ans, « Les recettes générées depuis la mise sous tension d’avril 2019 jusqu’à septembre 2020 s’élèvent à environ 27 milliards 641 millions de FCFA ». Cet argent représente les économies en carburant réalisé du fait de l’arrêt des centrales thermiques d’Ahala, Oyom Abang, Mbalmayo et Ébolowa et les droits d’eau sur barrage versés à l’État via EDC.

Les travaux de ce barrage ont été lancés le 15 juin 2012 par le président Paul Biya. La China Eximbank a validé un accord de prêt de 243 milliards de FCFA pour ce projet. En avril 2012, Sinohydro Corporation Limited, l’entreprise chinoise retenue pour les travaux de construction de ce barrage a obtenu le feu vert du gouvernement camerounais pour une réalisation en 54 mois. La mise en service était prévue en 2016. Mais le projet a accusé du retard perturbé entre autres par les problèmes d’indemnisations ou des blocages financiers.

L’ensemble du projet a été évalué à l’époque à environ 420 milliards de FCFA. Le Cameroun, lui, devait participer à hauteur de 65 milliards de FCFA et la Banque africaine de développement (Bad) à hauteur de 112 milliards de FCFA. Mais la Banque mondiale, elle, estime que ce barrage hydroélectrique a coûté près de 450 milliards de FCFA. L’institution financière cite l’ouvrage parmi ceux dont les coûts sont deux à six fois supérieurs à ceux de projets similaires réalisés dans les pays de même niveau de développement que le Cameroun.

(AGENCE ECOFIN)

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