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Annulation de la dette africaine du côté de la Banque mondiale : pour David Malpass, serait un « signal très négatif »

S’exprimant au micro de RFI sur l’aide apportée aux pays pauvres dans le cadre de la gestion de la pandémie de COVID-19, le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass , s’est prononcé sur l’épineuse question de la dette africaine. Selon le responsable, un non-remboursement de la dette des pays du continent envers l’institution n’enverra pas un signal positif.

« Il y a eu des appels en direction des bailleurs de fonds multilatéraux pour un allègement de leur dette, en clair pour que les pays n’arrivent pas à rembourser par exemple ce qu’ils doivent à la Banque mondiale. Le problème, c’est qu’à la différence des autres créditeurs, la Banque mondiale fait appel au marché obligataire pour se fournir en fonds et en crédits », a indiqué David Malpass. Pour lui, « ne pas rembourser serait de la part de ces pays envoyer un signal très négatif » au marché notamment.

L’économiste déclare néanmoins comprendre la nécessité d’un allègement de la dette des pays pauvres en particulier du continent africain afin de leur permettre de dégager des ressources immédiates pour financer les dépenses urgentes. Selon lui, les créanciers privés des pays pauvres doivent faire un plus grand effort pour fournir une réponse « sensible et encourageante » à ce problème.

« Je suis optimiste sur le fait que les créanciers privés comprendront qu’il est dans l’intérêt à long terme de l’ensemble du monde de prendre en compte ce que dit le G20. Vous savez, dans un communiqué, le G20 a appelé les créanciers privés, comme les créanciers publics, à faire le même traitement de cette question de la dette », souligne-t-il. Il appelle également les pays africains à « s’adresser à leurs partenaires bilatéraux traditionnels » afin de « trouver avec eux une solution pour obtenir davantage de moyens ».

Alors que les financements à destination des pays pauvres semblent encore insuffisants pour les aider à relever efficacement le défi de la crise actuelle, David Malpass a déclaré que son institution prévoyait d’augmenter le montant de ses aides financières. D’ici juin 2021, la Banque mondiale espère fournir 156 milliards $ d’aide au total, dont la plus grande partie sera destinée à l’Afrique subsaharienne. A ce jour, seulement 5,5 milliards $ ont été fournis par l’institution dans le cadre de la lutte contre la pandémie.

« Même avec tout cela, ce ne sera pas suffisant. Alors ce que nous cherchons à faire, avec Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, c’est d’élargir le moratoire sur la dette », a déclaré David Malpass pour qui ces mesures permettront de financer les dépenses de santé de plus en plus importantes.

Ecofin

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