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8mars 2022 : Les femmes transformatrices de poissons affichent leur désespoir

Au moment où le monde célèbre encore une fois la femme, le 8 mars, une bonne frange de la gent féminine n’a pas le cœur à la fête. Dans ce lot, figurent en bonne place les femmes transformatrices de poisson. Pour cause : l’économie mondiale est atteinte de plein fouet par la pandémie et le secteur de la pêche en Afrique de l’ouest n’est pas épargné par cette crise, mais aussi par les changements climatiques et des pratiques illicites sur les ressources halieutiques.

La situation est encore plus complexe au Sénégal avec la présence d’usines de fabrique de farine et d’huile de poisson qui sont en concurrence directe avec la consommation locale et privent les femmes transformatrices de poisson, de leur travail et de leur principale source de revenu, si l’on en croit Greenpeace Afrique.

Même si l’activité de ces femmes est cruciale pour la sécurité alimentaire et la stabilité socioéconomique du Sénégal, note un communiqué de l’Ong, du point de vue légal, elles sont vulnérables car leur métier n’est pas légalement reconnu par les autorités administratives et elles courent depuis des années derrière la reconnaissance juridique de leur métier de transformatrices de poissons. « En ce jour spécial, nous demandons à l’Etat la reconnaissance juridique du statut des femmes transformatrices de poisson et la fermeture des usines de farine et d’huile de poisson », déclare ainsi, selon Greenpeace, Diaba DIOP, présidente du Réseau des Femmes de la Pêche Artisanale du Sénégal (REFEPAS).

L’appel lancé par Mme Diop est d’autant plus à propos que, toujours à en croire Greenpeace, les chiffres révélés par le dernier rapport de la FAO montrent, encore une fois, la gravité des ravages de ces industries de farine et d’huile de poisson sur l’activité de la pêche au Sénégal.

D’après le document publié en janvier 2022, les usines de farine de poisson installées au Sénégal comptaient 129 travailleurs permanents et 264 travailleurs temporaires en 2018, généralement recrutés parmi la population locale. Ces industries présentent ainsi un faible poids socio-économique alors qu’elles représentent une menace majeure pour les moyens de subsistance de 600 mille travailleurs du secteur de la pêche artisanale.

Pour toutes ces raisons, Greenpeace attire l’attention des autorités sénégalaises qu’il y va de la survie socio-économique de centaines de milliers d’acteurs de la pêche en attente d’actes forts de leur État.

(EMEDIA)

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