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11,7 milliards $ d’eurobonds émis par les pays africains au cours du 1er semestre 2021

 L’année 2021 marque le retour de l’Afrique sur le marché international des eurobonds. Si certains parlent d’un risque de surendettement, des données suggèrent que les emprunts du continent restent relativement faibles, et le stock de ses eurobonds est plafonné à 136 milliards $.

Les émissions d’eurobonds par les gouvernements africains ont atteint 11,78 milliards $ au cours de la première moitié de l’année 2021, selon des calculs de l’Agence Ecofin, sur la base des archives de la plateforme Global Capital. De nombreux pays de la région ont profité des conditions favorables sur le marché international de la dette pour soit mobiliser de nouvelles ressources, soit refinancer des obligations existantes et se donner plus de marges de manœuvre.

Ces opérations se sont déroulées alors que le Fonds monétaire international (FMI) et plusieurs institutions multilatérales continuent d’alerter sur un risque de surendettement en Afrique. Le continent est pourtant de loin le plus petit emprunteur au monde. Les émissions de ses pays sur les 6 premiers mois de l’année ne représentent que 11% des eurobonds émis par l’ensemble des économies dites émergentes (109 milliards $) sur la même période.

On relève tout de même que le rythme d’appel public à l’épargne internationale par l’Afrique a été modéré du fait du Nigeria et de l’Afrique du Sud qui ont décidé de travailler avec le FMI pour renforcer leurs liquidités extérieures. Toutefois, même si ses deux leaders économiques intervenaient, la part des emprunts du continent sur les marchés internationaux reste assez marginale. Jusqu’au 8 juillet 2021, le total des emprunts sur titres a atteint 5000 milliards $, au niveau global.

Aussi le stock global des eurobonds africains est aujourd’hui de 136 milliards $ et presque aucun pays, à l’exception de la Zambie, n’a fait défaut sur le remboursement de leurs dettes. Le discours officiel tend pourtant à présenter l’Afrique comme un émetteur à risque de surendettement, et peu de pays de la région ont une notation supérieure à la position spéculative.

Dans les pays africains, les émissions d’eurobonds sont aussi souvent critiquées au niveau politique. Les arbitrages pour les gouvernants sont souvent complexes. Un pan important du financement du développement nécessite la mobilisation d’importantes ressources en devises, notamment le dollar qui est la principale monnaie des transactions internationales. Aussi pour certains, comme le Cameroun, des chocs combinés ont hypothéqué la possibilité de rembourser sereinement leurs eurobonds précédents, les obligeant à refinancer.

Mais une chose qui demeure constante c’est que la corrélation dette et gouvernance est un défi pour le continent. Très souvent, les gouvernements n’apportent pas la preuve que la ressource mobilisée a été mise à contribution pour soutenir le secteur productif, notamment celui qui est tourné vers l’expansion des exportations ou l’attraction des devises. Il existe en effet un déséquilibre entre le stock de la dette internationale du continent et ses revenus d’exportations qui sont plus faibles.

(AGENCE ECOFIN)

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